DoorZine : Pourquoi avoir choisi le nom I COULD NEVER BE A DANCER ? Quel est votre rapport à la danse ?
Olivier Casamayou : Notre rapport à la danse n’est pas évident, on a tous les deux des parcours un peu chaotiques et contrariés.
Carine Charaire : J’ai eu un parcours classique, c’est-à-dire 20 ans de ballet. Dans le ballet, on est censé se mettre en compétition et face à ce doute : est-ce que je suis un danseur ? Qu’est-ce que signifie être un danseur ? J’ai appris et j’ai désappris, par la suite j’ai fini par construire une autre image de la danse et d’autres modèles.
Olivier : Je me suis mis à la danse très très tard, même si je me suis toujours senti danseur et j’ai toujours dansé. J’ai pris mon premier cours de danse à 18 ans, c’est super tard. En plus, j’ai eu des petits ennuis de santé.
Tout ça a fait que ce rêve d’être danseur, je n’ai pas pu le réaliser plus tôt, mais ça m’a donné une autre approche de la danse qui fait que je me suis mis très vite à la chorégraphie.
Derrière le nom I COULD NEVER BE A DANCER, il y a un peu d’ironie. Quand on dit aux gens que nous sommes danseurs et chorégraphes, tout de suite ils se sentent obligés de dire : « Je suis un très mauvais danseur ». C’est une phrase un peu cliché qu’on entend souvent. Alors que pour d’autres formes d’art, si vous dites que vous êtes réalisateur ou acteur, les gens ne vont pas vous dire qu’ils jouent très mal ou qu’ils ne savent pas tenir une caméra. Il y a un rapport au corps qui semble très essentiel, donc quand nous disons que nous avons cette maîtrise du corps, ça les renvoie directement à eux et à se dire qu’ils n’ont aucune maîtrise du corps. On retrouve cette essentialité assez intéressante. C’est un peu tout ça ce nom.